1911 - ALEXANDRA DAVID NEEL, UNE EXPLORATRICE INFATIGABLE

Alexandra David Néel est née en 1868 en France. A 20 ans, elle part pour l'Indochine où elle chante à l'opéra de Hanoï. De là, pendant plus d'un an, fascinée, elle découvre l'Inde puis, en Tunisie, épouse Philippe Néel. De retour en France, elle obtient en 1911 l'aide du gouvernement qui finance son voyage d'études pour l'Inde et le Tibet. Elle repart aussitôt.

Elle visite un grand nombre de monastères et devient vite une spécialiste du bouddhisme. En compagnie du jeune Aphur Yongden (qui deviendra son fils adoptif) elle se retire dans un ermitage bouddhiste du Sikkim, à 4000 m. d'altitude, avant de franchir illégallement la frontière et d'aller jusqu'à Shigatsé, dans un Tibet en lutte pour son indépendance contre l'empire chinois. Elle en est expulsée, ainsi que du Sikkim. 

L'Europe étant en pleine guerre mondiale, Alexandra et Yongden quittent l'Inde pour le Japon et la Corée. Ils poursuivent jusqu'à Pékin et décident alors de traverser la vaste Chine d'est en ouest.

Au bout de plusieurs années, ils atteignent et traversent le désert de Gobi et la Mongolie, avant d'atteindre la frontière du Tibet. Ils se déguisent en moines bouddhistes et font route pour Lhassa, la cité interdite aux occidentaux. Ils y parviennent en 1924 mais Alexandra David Néel est dénoncée au gouverneur qui l'expulse.

Elle rentre en France et s'installe à Digne. En 1937, elle décide de repartir avec son fils adoptif. De Moscou, elle rejoint la Chine. La guerre sino-japonaise y bat son plein et elle la fuit, découvrant la famine et les épidémies qui déciment les populations. Après avoir erré pendant des années, elle se rend à nouveau en Inde en 1946. De là, elle retourne vivre à Digne.

En 1968, alors qu'elle a 100 ans, elle demande le renouvellement de son passeport... mais s'éteint quelques mois plus tard.