En Allemagne, dans la zone occupée par l'URSS, le commandement soviétique ordonne aux administrations communales allemandes de mettre en place des polices non armées. Les premiers policiers sont des militants communistes qui, soit reviennent d'URSS (où ils étaient réfugiés pendant la guerre), soit sortent de la clandestinité, ou encore reviennent des camps nazis. Leur objectif commun est de dénazifier l'est de l'Allemagne...
Leur première mission est de mettre en place des commissions antifascistes dans chaque rue et immeuble. Ces commissions sont composées de bénévoles élus chargés de la surveillance sociale et politique des habitants. Puis les russes donnent l'ordre n°42 : les membres des S.S., de la S.A., du NSDAP et de la Gestapo doivent être fichés et arrêtés. La police soviétique fait alors largement appel à cette milice populaire allemande.
En 1946, les bénévoles ne sont plus élus mais nommés par la police. Reschke, ministre communiste de l'intérieur, place ensuite des cadres communistes à tous les postes-clé de la police. Les soviétiques lui donnent l'ordre de trier parmi les nazis ceux qui seraient récupérables pour sa police tandis que des arrestations massives déciment les rangs des partis non-communistes. La police de Reschke prend alors le nom de K5.
Elle forme des unités de garde-frontières qui sont, en réalité, de discrets embryons d'armée nationale.
Le K5 s'occupe aussi de briser les grèves et d'exproprier les paysans qui ont un parent à l'ouest. En 1949, lorsqu'est créée la RDA, plus de 125.000 allemands fuient à l'ouest.
Pour faire face à la situation, le K5 devient autonome, impitoyable, et prend le nom de STASI, copié sur celui de la... STAATSSICHERHEITSDIENST du nazi Himmler.