Avant que ne commence le 20ème siècle, l'ouvrier allemand ou français besogne 17 h. par jour pour gagner un salaire qui nourrit à peine sa famille. Aux USA, un mouvement social de grande ampleur réclame la journée de 10 h. : il est réprimé dans le sang. Dans les années 1900, l'ouvrier européen ou américain travaille 3000 h par an. En 1936, pour ces mêmes pays, il ne travaille plus que 2000 h chaque année.
En France, toujours en 1936, le gouvernement fait voter une loi qui réduit le travail salarié à 40h. hebdomadaire. Mais le déclenchement de la guerre repousse son application à 1948. Dans les années 1950, la baisse de la durée du temps de travail reprend. En Angleterre et en Allemagne, elle n'est pas imposée par des lois mais par des négociations syndicales. Il n'en est pas de même en France...
Traumatisé par les massacres d'ouvriers de 1870, le syndicalisme français s'est radicalisé : la négociation avec le patronat est très souvent tendue et transformée en rapport de force. Vers 1972, les salariés cèdent complètement aux sirènes de la consommation et font passer l'augmentation de leurs rémunérations avant la baisse de leur temps de travail. Mais, en 1981, en France, le chômage touche 3 millions de personnes...
François Mitterrand impose alors la semaine de 39 h. puis, en 1998, le parlement vote la loi Aubry : la semaine de travail passe à 35h. (ou 1600 h/an). A l'aube du 21ème siècle, la durée moyenne hebdomadaire du travail est désormais de 33,7 h. aux USA, de 35,3 h. en Allemagne, de 36,5 h. en Angleterre et de 39,5 h. en... France. Par ailleurs, si le chômage est de 5% en Allemagne et aux USA, il atteint 11% en France.