La prédominance du Parti Communiste Chinois (PCC) faiblit dans les campagnes où les paysans font semblant de se laisser commander par le Parti et où de plus en plus de patrons de nouvelles petites entreprises parviennent à se faire élire secrétaire de la cellule locale : ils ont ainsi accès aux informations qu'ils utilisent pour défendre leurs intérêts. A Gushan, Guli et Zhiying, 20% des cadres du Parti sont désormais des dirigeants d'entreprises privées.

1997-province du HunanD'anciens cadres du PCC et d'anciens responsables d'entreprises collectives deviennent chefs d'entreprises privées, ce qu'a lui-même souhaité le Parti au cours de son 15ème Congrés. Ailleurs, ce sont les régimes claniques qui resurgissent. Ils s'opposent ouvertement au gouvernement, refusent de payer des impôts, ne respectent pas la planifition des naissances et ne défendent que ce qui les avantage.

Certains clans ruraux instaurent même des régimes patriarcaux ou élisent leurs propres chefs et édictent leurs propres lois. Dans la province du Hunan, les conseillers d'un clan ont déjà décidés d'exclure les représentants du PCC des décisions qui concernent leurs affaires internes. Dans celle du Hubei, un conseil clanique a interdit à ses membres de porter plainte devant les tribunaux et a décidé de se substituer à ces derniers.

A d'autres endroits, les clans préfèrent infiltrer discrètement les structures du Parti Communiste Chinois pour en prendre le contrôle et les mettre au service de leurs propres besoins et intérêts. Ce gangrènage massif fait que, désormais, lorsque l'on demande aux agriculteurs chinois s'ils pensent que les responsables locaux du PCC sont au service des paysans, seuls 12% d'entre eux répondent oui.