En ce 5 janvier, il fait -14° à Paris. La Seine est gelée et la navigation est impossible depuis plusieurs jours. Le charbon et la nourriture commencent désormais à faire défaut. Le "pain national", déjà allégé en farine, est rationné et la vente de viande n'est plus autorisée que 4 jours par semaine. Une ouvrière qui gagne 1 franc de l'heure doit en débourser 2 pour acheter 1 kilo de pain et 12 pour 1 kilo de pommes de terre (lesquels sont devenues introuvables).
En Allemagne, la situation est largement pire : toute la population manque de nourriture depuis 3 ans maintenant. Hindenbourg donne la priorité à l'alimentation des militaires sur celle des civils, lesquels doivent chaque jour se contenter de manger quelques navets. La viande est sévèrement rationnée à quelques dizaines de grammes par semaine. Dans le "pain KK", la farine a été remplacée par de la fécule de pommes de terre, voire de la sciure de bois.
Le beurre, le sucre et le café ont disparu depuis longtemps et ont été remplacés par de douteux ersatzs. Les quantités allouées aux civils diminuent un peu plus chaque mois mais le général Erich Ludendorff, chef des armées allemandes, prépare dans le plus grand secret une vaste offensive qui mettra fin à la guerre. Grâce à la victoire de l'Allemagne, les souffrances des soldats et les sacrifices des civils vont donc prendre fin...