Début mai, à la suite des entrevues entre le maréchal Joseph Staline et le président Harry Truman, un climat plus détendu s'installe à Washington : Staline accepte enfin l'entrée de l'exilé Stanislas Mikolajezyk dans le gouvernement polonais d'unité nationale. De son côté, Mikolajezyk exige toujours d'avoir l'assurance écrite que la Pologne sera réellement indépendante et pourra organiser librement des élections démocratiques.
Les observateurs occidentaux pensent que russes et polonais sont sur la voie d'un compromis raisonnable...
Mais, peu de temps après, Molotov, responsable soviétique aux Affaires étrangères, informe ses homologues anglo-saxons que les 16 dirigeants démocrates polonais qui devaient rencontrer les autorités militaires soviétiques en Pologne viennent d'être arrêtés.
Le colonel Pimenov avait pourtant donné sa parole d'officier qu'il garantirait leur sécurité.
Ces 16 personnalités polonaises ont été aussitôt transférés à Moscou pour y être jugés d'actes de diversion à l'encontre des soldats et officiers de l'Armée Rouge, et d'utilisation illégal d'émissions radiophoniques.
Le gouvernement britannique, qui demande à plusieurs reprises d'avoir des nouvelles des dirigeants polonais, n'obtient que des réponses évasives du gouvernement soviétique. Ces réponses confirment cependant que les 16 démocrates polonais sont en instance de jugement.
Les gouvernements américain et britannique laissent alors entendre que, dans ces conditions, ils ne vont pas poursuivre les négociations sur la question plonaise. La France, qui n'a pas été admise aux pourparlers de la Conférence de Paix de San Francisco exprime son souhait "que le fossé qui vient de se creuser entre les anglo-saxons et l'URSS n'aille pas en s'élargissant" et se propose comme médiateur.