Dans la soirée du dimanche 27 septembre, Helmut Kohl entre dans la Maison Konrad Adenauer, siège de l'Union Chrétienne Démocrate (CDU), pour reconnaître sa défaite électorale. Face aux caméras et aux milliers de militants déçus de son parti, il annonce qu'après 16 ans passés à la tête de l'Allemagne, il abandonne non seulement son poste de chancelier mais également celui de président de la CDU.
Au siège du Parti Social Démocrate (SPD), l'ambiance est franchement à la fête et des portraits de Gerhard Schröder ornent tous les murs.
Des cadres du SPD expliquent aux journalistes ce qui va changer dans l'immédiat : création d'une protection sociale et relèvement du minimum salarial pour les travailleurs. La participation a été de 82% et les résultats (provisoires) accordent 40,9% des suffrages au seul SPD.
Avec 35,2%, la droite chrétienne démocrate d'Helmut Kohl doit donc s'incliner. La gauche sociale-démocrate de Gerhard Schröder commence donc à négocier avec Les Verts pour former un gouvernement de coalition.
Le SPD et Les Verts possèdent d'ores et déjà la majorité au parlement avec 11 sièges d'avance. Pour la 1ère fois, Johannes Voggenhuber et Les Verts vont probablement entrer au gouvernement.
L'extrême-droite n'a, quant à elle, aucun élu au parlement. Quelques hauts-fonctionnaires, bien qu'issus des sphères de l'administration d'Helmut Kohl, cherchent à se placer auprès de Gerhard Schröder, affirmant haut et fort qu'ils ont toujours voté à gauche.
De son côté, ce soir là, Gerhard Schröder lève un coin du voile de son programme en affirmant avoir l'ambition "de surmonter la paralysie des réformes". Il précise ensuite : "Nous n'allons pas tout changer mais le faire beaucoup mieux".