En cet été 1939, la pluie tombe sans interruption et l'armée française a été réquisitionnée pour aider les vignerons. Ainsi, les bataillons de Chasseurs du Limousin aident les viticulteurs alsaciens à cueillir au plus vite tous leurs raisins jusqu'à la frontière allemande. Et quand l'ennemi commence à envahir le pays, les bouteilles de grands crus sont préventivement cachées dans les caves...
Partout en France, les flacons précieux sont rassemblés et cachés derrière de fausses parois, artificiellement vieillies. L'armée allemande pille tout le reste, jusqu'à ce que Hermann Goering déclare que le vin français est désormais l'entière propriété du Reich. Cependant, pour permettre aux soldats allemands de pouvoir continuer à s'acheter du vin, le franc est très fortement dévalué.
Au moment du tracé de la ligne de démarcation, les nazis (qui considèrent le vin comme un produit stratégique) exigent que les grands crus soient inclus dans la zone occupée. Leur objectif étant de mettre la main sur la totalité du vin français, ils s'emparent alors de tout ce qu'ils trouvent. Quelques viticulteurs entrent en résistance, telles les soeurs de l'Hospice de Beaune ou la famille Miailhe dans le bordelais.
En mai 1945, le sergent Bernard de Nonancourt est chargé d'inventorier la cave du nid d'aigle d'Adolf Hitler. Il y trouve du Château-Yquem, du Romanée-Conti, du Lafitte-Rothschild, des fines hors d'âge, d'inestimables cognacs, mais également le champagne qui lui a été volé. Il y a, au total, quelques 500.000 bouteilles, lesquelles ont été offertes à Hitler... qui ne buvait jamais une goutte d'alcool !