Après avoir, la veille, déposé son bulletin de vote dans l'urne du bureau de Colombey-les-deux-Eglises, le général de Gaulle rentre à Paris le lundi 1 décembre. Il convoque aussitôt le conseil des ministres pour le lendemain afin d'analyser les résultats de ces élections législatives. Ces dernières ont été soumises à un nouveau mode de scrutin. Les précédentes, en 1956, s'étaient déroulées en 1 seul tour, "à la proportionnelle"...

1958-Charles de Gaulle

La nouveauté pour celles qui viennent d'avoir lieu est que les français ont voté 2 fois : une pour chacun des 2 tours !

Et ces mêmes français viennent d'élire 39,7 % des candidats de l'Union Nationale Républicaine (UNR), le parti de Charles de Gaulle, comme députés.

L'UNR passe ainsi, en métropole, de 16 à 189 élus (et fait progresser son score de moins d'un million de voix en 1956 à pratiquement 5 millions en 1958). 

Additionnés à ceux de l'Algérie française, ils vont désormais former un bloc majoritaire de 260 députés, soit 54,6 % des élus qui vont siéger à l'Assemblée Nationale.

Les plus grands perdants de ce scrutin sont les extrêmes, celle de la droite populiste de Pierre Poujade passant de 52 députés à 1, perdant également plus de 2 millions d'électeurs en 2 ans.

Celle des communistes de Jacques Duclos dégringole de 145 à 10 députés. Le Parti Communiste Français perd ainsi sa place de 1er parti de France. Son nombre de voix, qui était de 5,5 millions en 1956, est redescendu à moins de 4 millions en décembre 1958. Les socialistes de François Mitterrand et les radicaux régressent ensemble de 144 élus à 53 (et passent de plus de 5 millions de suffrages à moins de 3).