En 1958, le trés gaulliste Michel Debré s'illustre à l'Assemblée nationale par la virulence de ses interventions et par sa manie d'interrompre régulièrement les différents porte-parole du gouvernement. L'intransigeant député est également un farouche partisan de l'Algérie française, un adversaire acharnée de la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier (CECA), ainsi que de la Communauté Européenne de la Défense.
Michel Debré s'oppose énergiquement aux livraisons d'armes américaines pour la Tunisie, à la concentration des industries de la Ruhr et de la Sarre et considère que la proposition de créer Euratom (l'agence européenne de l'atome) est un complot dirigée contre la France.
Le général de Gaulle, désormais président de la République, décide alors de le nommer comme premier ministre. Ce dernier constitue donc une équipe.
Le 10 janvier 1959, Michel Debré fournit la liste des membres de son gouvernement à Charles de Gaulle qui l'accepte.
Le 15 janvier, les 21 ministres se présentent alors devant les députés de l'Assemblée nationale pour leur exposer le programme du "nouveau" gouvernement...
Parmi eux, 17 faisaient déjà partie du gouvernement de Charles de Gaulle et 10 de ces "17 piliers du gaullisme" vont garder le même portefeuille ministériel.
Les seules vraies nouveautés de ce gouvernement sont l'entrée de Naffissa Sid Cara, députée d'Algérie, et de Valéry Giscard d'Estaing, jeune député indépendant, aux postes de secrétaires d'état.
André Malraux est aux Affaires culturelles, Maurice Couve de Murville aux Affaires étrangères, Antoine Pinay aux finances et à l'économie, Roger Frey à l'information et le sénateur radical Jean Berthoin à l'Intérieur.