Le 5 juillet, un certain Robert Bernard Martin signe un reçu qui atteste qu'il vient de recevoir un peu plus d'un million de francs de la part de l'ambassade du Rwanda en France. Puis, le 13 septembre, le ministre de la défense adresse un courrier à Jean Kambanda, 1er ministre, dans lequel il lui confirme que "Martin et compagnie" ont accepté la "mission d'assistance" que leur a confié le gouvernement rwandais...
Cette mission, qui consiste à "assister" les Forces armées rwandaises, s'achève par le massacre de 800.000 Tutsis.
Le faux passeport qui est retrouvé par la suite permet de découvrir que Robert Bernard Martin se nomme en réalité Robert Denard.
En compagnie de Paul Baril et d'autres anciens militaires français, "Bob" Denard serait donc au service du gouvernement du Rwanda...
En 1995, Denard et ses hommes déclenchent un coup d'état aux Comores qui échoue. Le procès qui s'ensuit amène les services secrets français de la DGSE a reconnaître qu'ils surveillaient Denard et ses comparses.
Michel Roussin, ministre français de la Coopération (et ancien de la DGSE) avoue que la France a laissé faire et que les faux papiers de Denard ont été remis à l'intéressé par la préfecture des Hauts de Seine.
Cependant, pour la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) et pour la Direction Générale des Services Extérieurs (DGSE), Bob Denard, Paul Baril et les autres mercenaires agissent en "feu orange". Ce qui signifie, en language courant, qu'ils sont très officiellement... inconnus des services secrets français.