Pour alimenter la guerre mondiale, les usines fabriquent massivement des produits chimiques dés 1914. Ainsi, l'entreprise américaine Dupont produit à elle seule la moitié des explosifs dont ont besoin les troupes alliées et ses effectifs passent en 4 ans de 5.000 à 50.000 employés. En Allemagne, en plus des siens propres, Fritz Haber coordonne les travaux sur les explosifs des entreprises chimiques BASF et Bayer.
Les recherches guerrières d'Haber lui permettent de découvrir la formule de l'amoniaque de synthèse, dont il tirera ensuite un efficace engrais chimique. L'industrie chimique américaine surveille de près les découvertes des allemands. En 1917, quand les USA entrent en guerre, ils créent l'Office américain de la propriété étrangère et s'emparent des brevets que les firmes allemandes ont déposés auparavant aux Etats-Unis.
La société allemande Bayer est ainsi dépossédée de son brevet sur l'aspirine, que l'Office américain s'empresse de revendre à vil prix à une toute jeune compagnie américaine nommée Monsanto, ce qui permet à cette dernière de faire fortune.
En 1925, l'industrie chimique allemande réagit et se regroupe en un consortium national unique qui prend le nom de IG-Farbenindustrie AG et qui devient rapidement le N°1 mondial de la chimie.
Pendant la seconde guerre mondiale, IG-Farben s'illustre en produisant du raticide Zyklon B qu'elle vend au régime nazi pour exterminer les juifs d'Europe.
Son concurrent américain Dupont produit du plutonium qu'il vend à l'armée de son pays pour fabriquer les bombes atomiques qui seront larguées sur le Japon.
Monsanto ne sera pas en reste mais devra attendre 1961 et la présence des USA au Vietnam pour vendre massivement son Agent Orange, lequel servira pendant 10 ans à défolier des hectares de terres agricoles et de jungle vietnamienne, laotienne et cambodgienne.