Après la vague de colère des producteurs d'artichauts de 1961, la Bretagne connaît celle des éleveurs de poulets en 1966 et celle des éleveurs de porcs en 1967. Le climat s'apaise puis, en 1972, les producteurs de lait du Morbihan et du Finistère décident de se mettre en grève sauvage. Le 26 mai, la FNSEA, les coopératives et les industriels du lait demandent au gouvernement d'intervenir et d'arbitrer le conflit...

1972-crise du lait en Bretagne

Il y a d'ailleurs urgence car, désormais, les producteurs laitiers de Loire-Atlantique menacent de rejoindre le mouvement de leurs collègues bretons.

La situation s'envenime le 27 : quelques 50 agriculteurs organisent des blocages de laiteries industrielles à Auray, Pont-l'Abbé, Guiscriff et Malguenac.

Ils immobilisent environ 150 camions-citernes, lesquels contiennent au bas mot 1 million de litres de lait.

Dans le Finistère, les producteurs de lait en colère ont pour leur part vidés sur le sol le contenu de 16 camions.

N'ayant plus de lait, 12 usines bretonnes ont déjà été contraintes de fermer leurs lignes de production.

Les petits producteurs campent sur leurs positions, exigeant que le litre de lait leur leur soit payé 60 centimes de franc.

Les industriels et les coopératives jugent cette demande économiquement irréaliste...

Selon eux, l'abondance de lait du printemps leur permet de ne proposer que 56 centimes par litre aux producteurs laitiers.

Ces derniers rétorquent qu'en dessous de 60 centimes, ils perdent de l'argent et que, depuis le 1er avril, la Commission européenne a officiellement relevé le prix du lait de 8%. Ils rappellent que, à leur connaissance, la France fait partie de l'Europe des 6 et qu'ils sont donc fondés à exiger cette augmentation.