Valéry Giscard d'Estaing, président de la République française, a déclaré qu'il juge indispensable que les différentes composantes de la majorité (centristes et gaullistes) affirment leur personnalité. Le 18 janvier, le gaulliste Jacques Chirac (ancien 1er ministre) obtient une entrevue avec le centriste Raymond Barre (actuel 1er ministre). Et, le lendemain, Jacques Chirac annonce à la presse sa candidature à la mairie de Paris...
Affirmant sans doute ainsi sa "personnalité", l'ancien 1er ministre gaulliste vient, en fait, de déclarer une guerre politique au président de la République car ce dernier a, 2 mois plus tôt, choisit Michel d'Ornano (ministre de l'industrie) comme candidat commun de la majorité présidentielle pour Paris. Plutôt surpris, Raymond Barre annonce que des accords autour de la candidature de Michel d'Ornano étaient pourtant tout près d'aboutir.
Malgré cette bonne entente apparente, Jacques Chirac a donc décidé de se porter, lui aussi, candidat à la mairie de la capitale. Raymond Barre exprime ses craintes que le doublement des candidats de droite ne nuise à la majorité présidentielle. Michel Debré, ancien 1er ministre du général de Gaulle, le rassure : Jacques Chirac sera maire de Paris et ce sera une éclatante victoire pour la majorité présidentielle !
Le ministre libéral Jean Lecanuet, président du Centre des Démocrates Sociaux (une des composantes de l'Union pour la Démocratie Française, le parti présidentiel), redoute quant à lui que la candidature de Jacques Chirac ne se transforme, en réalité, en une chance inespérée pour la coalition socialo-communiste de faire main-basse sur la mairie de la capitale. Il craint que le chef gaulliste ne joue un peu trop avec le feu...