Lorsqu'elle accède au pouvoir en 1979, Margaret Thatcher hérite d'une inflation à 10,1%. Aprés quelques années de légère baisse, l'Angleterre voit de nouveau les prix augmenter, si bien qu'en 1990 l'inflation est déja remontée à 9,4%. John Major, le chancelier de l'échiquier, affirme toutefois que la principale cause de cette flambée est la "poll tax" (un impôt local) que le gouvernement a mis en place le 1er avril...
Ce faisant, avec ses 9,4%, l'Angleterre de Margaret Thatcher réalise le plus mauvais résultat des 7 pays les plus industrialisés, lesquels s'en sortent avec une inflation moyenne de 4,7%.
De son côté, la Communauté Economique Européenne (CEE) contient les hausses de prix à 5,3%.
Le journal économique The Financial Times relève quant à lui l'excellent résultat du gouvernement socialiste français : en effet, la France de François Mitterrand est parvenue à réduire son inflation à seulement 3,2%.
En Angleterre, dans les branches où la pénurie de main-d'oeuvre est importante, des accords sociaux récents ont parfois accordés jusqu'à 10% d'augmentation aux salariés.
John Major ne croit cependant pas que les écarts d'inflation puissent compromettre l'entrée des britanniques dans le système de change européen.
Il n'en demeure pas moins que si Margaret Thatcher peut s'énorgueillir d'avoir fait chuter le nombre de ses chômeurs de 3,1 millions (en 1986) à 1,6 million (en 1990), le brusque retour de l'inflation britannique pourrait influer à terme sur les chiffres du chômage. A celà s'ajoute le fait que l'économie de l'Angleterre est peu liée à celle de l'Europe, laquelle reste plus performante que la sienne...