Après la réélection du président socialiste François Mitterrand par 54,02%, le conservateur Jacques Chirac (son adversaire) passe du statut de 1er ministre de cohabitation à celui de chef de l'opposition. Après qu'il ait accepté la démission de Jacques Chirac, le président François Mitterrand va donc devoir se choisir un nouveau 1er ministre : il annonce alors la désignation à ce poste du social-démocrate Michel Rocard...
L'attitude politique réformiste et anticommuniste de Michel Rocard conduit les dirigeants centristes Raymond Barre et Valéry Giscard d'Estaing à se féliciter du choix de François Mitterrand.
Ils la perçoivent comme "un signe d'ouverture" politique.
Néanmoins, ils affirment vouloir attendre de pouvoir juger à ses actes le futur gouvernement du nouveau 1er ministre.
Par ailleurs, ils conseillent au président réélu de réfléchir avant de dissoudre...
En effet, l'Assemblée nationale est composée d'une majorité de députés de l'opposition.
Les centristes espèrent donc que François Mitterrand fera appel à eux pour constituer une majorité... et leur offrira aussi des ministères.
Mais le 11 mai, pour se donner les moyens de sa politique de "restauration de la cohésion sociale", c'est le social-démocrate Pierre Bérégovoy que Michel Rocard choisit comme ministre de l'économie et des finances.
Afin de bien marquer sa volonté d'ouverture et sa "lucidité économique", le 1er ministre annonce qu'il va faire entrer dans son gouvernement des personnalités de la société civile non marquées politiquement. Michel Rocard affirme qu'il dissipera ainsi les inquiétudes de tous les Français concernant leur avenir, leur emploi, leur formation professionnelle et leur sécurité, quoi qu'ils aient voté lors des 2 tours du dernier scrutin présidentiel...