La révolte étudiante qui a éclaté à Prague a révèlé l'existence de courants au sein du Parti Communiste Tchécoslovaque (PCT) : celui des "conservateurs", partisans d'Antonin Novotny, et celui des "progressistes", groupés autour d'Alexander Dubcek. Le clan Dubcek est sous-divisé entre ceux qui veulent des réformes venant de la direction du Parti et ceux qui prônent que le peuple tchèque décide lui-même du changement...
Parlant de "socialisme à visage humain", Alexander Dubcek reçoit vite le soutien de la population. Les sections syndicales locales font alors parvenir plus de 1.600 résolutions au (trés conservateur) Conseil Central des Syndicats.
Le journal Prace démarre une campagne pour l'extension des pouvoirs des travailleurs et, en avril, l'hebdomadaire Reporter parle quant à lui d'instaurer un "pouvoir autogestionnaire des travailleurs".
Les syndicats des complexes industriels de Prague et de Plzen rédigent des projets de statuts autogestionnaires et le comité central du PCT évoque la possibilité d'instaurer des Conseils ouvriers. En août, 350 syndicats locaux décident que leur entreprise sera gérée par un Conseil ouvrier à compter du 1 janvier prochain...
Le 21 août, l'Armée Rouge est envoyée en Tchécoslovaquie pour museler cette vague de communisme autogestionnaire.
Le PCT tient alors un congrés clandestin et dénonce l'invasion. De son côté, Dubcek fait allégeance aux communistes russes mais, en octobre, 162 conseils ouvriers fonctionnent dans le pays. En janvier 1969, Alexander Dubcek ordonne la fin de "cette expérience" : 800.000 salariés se mettent alors en grève. En juin, 300 grandes entreprises du pays sont désormais dirigées par des conseils ouvriers. Mais, en juillet 1970, ces conseils sont déclarés illégaux...