En 1918, les bolcheviks annoncent qu'ils ne payeront pas les dettes contractées avant eux par le tsar de Russie... Soixante-dix ans plus tard, l'URSS est économiquement exsangue et, pour s'en sortir, elle tente d'emprunter à l'étranger. Mais, en décembre 1991, Boris Eltsine dissout l'URSS et un mémorandum évalue quelle part de ses 70 milliards de $ de dettes est attribuable à chacune de ses républiques, désormais indépendantes...
Celle de la Russie est estimée à 42,7 milliards, celle de l'Ukraine à 11,2 milliards, les 13 autres républiques se partageant le reste (16,1 milliards). Aux états occidentaux créanciers qui demandent à la Russie (la seule qui soit solvable) de payer sa part, Boris Eltsine répond que son pays assumera seul la totalité de la dette de l'Union. Boris Eltsine est convaincu que son attitude favorisera un aménagement de la dette russe...
Mais, en 1993, le Club de Paris ne lui accorde qu'un court report de paiement (malgré l'importance du stock d'or et d'actions à l'étranger que possédait l'ex-URSS) et les banques occidentales lui donnent... 90 jours.
En 1997, un nouvel accord est trouvé mais, désormais, la Russie est quasiment en faillite : son industrie s'est effondrée et les nouveaux propriétaires d'entreprises privées refusent obstinément de payer des impôts.
Les intérêts de la dette flambent et, en 1998, la Russie ne peut plus rien payer.
Les occidentaux effacent une partie de cette dette en 2000, année où Vladimir Poutine est élu à la tête de l'Etat russe.
Dans les 2 décennies qui suivront, la Russie règlera ce qu'elle doit aux 17 pays qui détiennent ses créances, mais cela se fera au prix d'une austérité essentiellement supportée par les citoyens russes des couches sociales les moins favorisées...