Ayant fabriqué 4.800 automobiles en 1900, la France conforte aisément sa place de plus grand constructeur du monde. De Dion-Bouton (le N°1), Panhard & Levassor et Peugeot en produisent quasiment un millier chacun, le reste (2.000 véhicules) étant réalisé par environ 600 autres marques. Cette année là, il y a déjà 3.000 voitures à essence ou à vapeur qui, à 20 km/h, sillonnent follement les grandes artères de la capitale française...
Elles se faufilent au milieu des nombreux tramways hippomobiles et des quelques 300 taxis-fiacres électriques.
Ceux qui veulent s'offrir une de ces automobiles fabriquées artisanalement doivent avoir les moyens mais doivent aussi être patients car le délai de livraison avoisine les 12 mois.
Ne possèdant ni toit ni pare-brise, leurs conducteurs et passagers sont exposés au froid et à la pluie (ainsi qu'à la poussière des pistes s'ils partent hors de Paris).
Pour arriver à bon port, les véhicules à essence devront être équipés d'une réserve en bidons de carburant et d'huile, ceux à vapeur auront fait le plein d'eau et de charbon pour alimenter la chaudière et ceux fonctionnant à l'électricité devront s'arrêter tous les 60 km pour recharger leur lourde batterie. En 1901, les courses Paris-Lyon, Paris-Toulouse et Paris-Berlin s'adressent donc surtout aux aventuriers et aux as de la mécanique !
En 1902, le Paris-Vienne ajoute la difficulté de la montagne à la distance. Puis, en 1903, 50.000 parisiens indisciplinés viennent à Versailles en vélo pour voir partir les 216 voitures du Paris-Madrid. Le comte Jules-Albert de Dion fait encore plus fort en 1907 : il organise un raid qui va de Paris à... Pékin. Un nouveau constructeur, nommé André Citroën, y participe avec 5 automobiles à chenilles qui vont y faire des merveilles...