En 1956, l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) confie à la CIA le soin de créer un réseau paramilitaire en Italie. Il reçoit le nom italien de Gladio (qui signifie Glaive). Ses membres ont pour mission d'affaiblir "par tous les moyens" le Parti Communiste Italien (PCI) qui est alors la 1ère force politique du pays. De leur côté, les dirigeants de l'URSS s'emploient à ce que les "pays frères" de l'Est n'aient qu'une "souveraineté limitée"...
Dans les années 1970, les USA reprennent à leur compte cette théorie de la "souveraineté limitée" vis à vis de leurs propres alliés, notamment de l'Italie dont ils pensent qu'elle va basculer dans le camp soviétique. Les services secrets des Etats-Unis prennent donc la haute main sur leurs homologues italiens, l'état-major de l'armée américaine se donnant quant à lui l'objectif de réduire l'influence du PCI pour l'empêcher d'accèder au pouvoir.
Entre 1954 et 1992, le responsable démocrate-chrétien Giulio Andreotti dirigera à plusieurs reprises les services secrets italiens et entretiendra donc d'excellentes relations avec la CIA.
En 1985, une commission d'enquête parlementaire découvre l'existence du trés secret réseau Gladio...
Giulio Andreotti, interrogé en 1990, affirme que les dirigeants démocrates-chrétiens Giovanni Spadolini et Bettino Craxi connaissaient eux aussi les activités secrètes de Gladio.
Il ajoute que la loge maçonnique Propaganda Due (P2), la mafia italienne, la CIA et les services secrets italiens ont oeuvrés ensemble, en parfaite entente, au sein du réseau Gladio.
La même année, Richard Brenneke, membre de la CIA, dévoile à la presse que, pendant toutes les années 1970, le gouvernement des USA a versé 10 millions de $ par mois à la loge P2 pour qu'elle fasse en sorte que des attentats et des meurtres ensanglantent toute l'Italie...