En 1992, Mario Chiesa, directeur d'une maison de retraite, est pris en flagrant-délit par la police italienne alors qu'il est en train de recevoir le pot-de-vin qu'il doit remettre à son parti, le Parti Socialiste Italien (PSI) !
Le procureur Francesco Saverio Borrelli persuade alors d'autres magistrats qu'il est grand temps qu'ils forment ensemble un groupe de lutte contre la corruption en Italie. Ce groupe, qui se donne le nom de "Mains propres", se met donc rapidement au travail...
Les juges de Mains propres découvrent que l'Etat italien est gangréné à tous les niveaux et ils commencent à faire arrêter des députés, des sénateurs et des ministres, ainsi que Bettino Craxi, l'ancien chef du gouvernement.
Les condamnations concernent essentiellement les responsables de la Démocratie Chrétienne (DC) et ceux du PSI et portent avant tout sur des faits de corruption concernant l'attribution de marchés publics.
Ecoeurés, les électeurs italiens se détournent alors de ces 2 grands partis, lesquels se succèdent depuis trés longtemps au gouvernement...
Une énorme partie des adhérents de la Démocratie Chrétienne quitte ce parti conservateur et la DC perd les élections municipales de 1993. Quant au Parti Socialiste Italien, il disparait carrément de la scène politique italienne en 1994. Mains propres n'en délaisse pas pour autant sa mission et son bilan s'alourdit...
En effet, entre 1992 et 1994, plusieurs milliers de responsables politiques italiens et de chefs d'entreprises de la péninsule sont ainsi arrêtés à la demande de la cellule anti-corruption Mains propres et 95% d'entre eux sont condamnés. Cependant, plusieurs de ces condamnés se font oublier au cours de la décennie qui suit et ils reviennent tranquillement sièger sur les bancs du parlement, voire occupent un poste de ministre au gouvernement...