Pierre Dreyfus, PDG de la Régie Nationale des Usines Renault, veut remplacer la vieillissante mais toujours populaire "4 chevaux".

Il veut que la future Renault 4 soit une voiture "de son temps", de celui de cette civilisation des loisirs qui gagne la société. Le prix de cette R4 ne devra donc pas dépasser 350.000 francs.

Pour tenir le prix de vente prévu, le confort (en dehors d'une suspension exceptionnelle) sera inexistant.

Elle ne devra pas dépasser les 4 CV fiscaux, aura un hayon arrière, sera convertible en utilitaire et pourra transporter 180 kilos de charge.

Les prototypes de la Renault 4 subissent, dans le plus grand secret, de multiples et minutieux essais pendant 3 ans.

Pierre Dreyfus donne enfin son feu vert mais les concessionnaires décrètent que cet engin est invendable. Le PDG de Renault persite et la dernière vieille 4 CV sort d'usine le 6 juillet. Aussitôt, la Régie Renault profite de la fermeture estivale pour installer la chaîne de production de sa remplaçante, la R4...

Les nouvelles chaînes tournent dés le 3 août et, le 28, la nouvelle Renault 4 est présentée à la presse. Au Salon de l'Auto de Paris du 5 octobre, le stand Renault met carrément la R4 en vedette. La clientèle féminine boude cette voiture, qu'elle trouve laide, et lui préfère la Dauphine. Pour la séduire, Renault sort une R4 de "luxe" dont les flancs sont décorés d'imprimés imitation cannage de paille ou tissu écossais (au choix). C'est la R4 La Parisienne.

Les P.T.T. et les facteurs adoptent la Renault 4 de la Régie Nationale et parent leur flotte du jaune du service postal. La Gendarmerie Nationale fera de même mais en bleu gendarme. Celle que les concessionnaires jugeaient invendable fera carrière jusqu'en 1992, soit pendant 31 ans. Elle est la première voiture de tourisme à traction avant de la marque et Renault en produira quelques 8 millions d'exemplaires... un record pour les véhicules français !

1961 - LA RENAULT 4L REMPLACE LA "4 CHEVAUX"

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